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Naar Geel gaan en van Geel komen
Marie Zolamian

En 2013, Jan Hoet a organisé Middlegate, une exposition spéciale qui a établi un dialogue entre les artistes traditionnels et les œuvres d'artistes qualifiés d'art brut ou d'art outsider. Dix ans plus tard, le centre culturel de Werft en Belgique, en partenariat avec le S.M.A.K., invite Philippe Van Cauteren et Pierre Muylle à donner une réponse contemporaine à ce qui a commencé il y a dix ans à Geel.
TAGELDIMDE/MIDDLEGATE n'essaie pas de penser en termes d'outsider, de neurodiverse ou de crip. À travers une collection d'œuvres de 54 artistes sélectionnés au niveau national et international, l'exposition vise à créer une expérience artistique inventive qui dépasse les catégories conventionnelles et les idées préconçues.
Pour rendre cela possible, toutes les œuvres de l'exposition sont présentées sans le nom de l'artiste ni le titre de l'œuvre. L'expérience de l'exposition se fait à travers des œuvres d'art anonymes.

À la proposition des curateurs Philippe Van Cauteren et Pierre Muylle, l’hôpital psychiatrique OPZ de Geel a permis, pour la première fois de son histoire, à Marie Zolamian de s’immerger dans les archives de l’hôpital.

J’ai mené une recherche intensive durant de nombreux jours dans les archives de l’hôpital psychiatrique OPZ de Geel au mois de juillet et août 2023.

Parallèlement à ces recherches, je continue à peindre à l’atelier.
Ces recherches nourrissent et influencent ma peinture, sans les illustrer.
Les archives sont devenues les fantômes d’un espace pictural.
Trois ensembles de travail apparaissent en septembre 2023.
Une série de peintures sur toile, une série de dessins à l’encre sur papier et un ensemble de textes sur papier.

Lors de ma plongée dans les archives, parmi les centaines de documents, je me suis concentrée sur les cahiers de 1913-1918, relatant les observations rituelles brèves des psychiatres, au sujet de chaque patient, durant les cinq premiers jours de son arrivée.
À la lecture de ces carnets de la Première Guerre mondiale, je me suis focalisée plus spécifiquement sur les diagnostics, des patientes femmes, qui me semblaient proches des troubles de stress post-traumatique (TPST) simples et complexes d’aujourd’hui.

Ce sont des séquelles de guerre, d’exil, de séparation, de détachement, de violence, à travers des témoignages d’il y a plus d’un siècle, dans des espaces-temps, des pensées et logiques, des conditions socialo-politico-économiques différents, ayant des conséquences sur le corps et l’esprit humain similaires à celles d’aujourd’hui.
« Suite à la guerre….., Mélancolie, idées de ruine, s’intéresse à rien, ne se rend pas compte de sa situation, idées de suicide, reste concentrée sur elle-même, stuporeux, ne parle spontanément à personne,... »

À travers ce travail je me suis intéressée aux croisements des mondes irréellement réel, entre cauchemars et actualités, entre rêves et réalités, entre délires, psychédéliques et imaginations, sur ce que les tensions d’un environnement insécure comme la situation de guerre répercutent sur l’esprit humain fragile et perméable, le rendant résistant et tentant sans cesse de construire une nouvelle vie dans un monde irréel.

La peinture permet de créer des aires de jeu, où des fantômes se situent entre la réalité intérieure et la réalité extérieure, entre la réalité de la vie et celle de la mort, sans porter le statut de réel ou d’irréel, du vrai ou du faux.
Les fantômes et les revenants, visibles ou invisibles, sont des personnages centraux des peintures. Ce sont des apparitions de vies et de morts qui habitent un espace, un lieu, abandonné, lieu privilégié de la rencontre de la vie et de la mort.
La peinture transforme ainsi l’horreur en tragédie, le réel en imaginaire.

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